Chroniques

La cyberdépendance

        La présence du net dans notre vie alimente de nombreux fantasmes, dont celui d'une nouvelle toxicomanie : la cyberdépendance! J'ai enquêté pour vous aider à déméler le vrai du faux… Lassés de traiter les maux trop convenus des héroïnomanes et autres alcooliques, nos amis psychiatres et psychologues ont inventé une nouvelle catégorie de dépendances : les “toxicomanies sans drogue”. Un vaste fourre-tout où se côtoient les addictées au jeu, aux bonbons, à la télé, aux sectes, à la nourriture, au téléphone portable et… à l'internet.

        Les doigts coller à la souris, l'œil fixé à l'écran, de plus en plus d'internautes se feraient prendre dans la Toile, sacrifiant leur vie sociale aux sirènes de l'internet. Tel est, en tout cas, l'opinion des psys qui ont créé le concept de cyberdépendance.

        En octobre dernier, une enquête effectuée par l'Association américaine des psychologues, sur un échantillon de 18 000 utilisateurs de l'internet, révélait que 6 % des Américains étaient des “drogués” du web, de la même façon que l'on peut être alcoolique ou toxicomane. Selon l'association, 83 % d'entre eux ressentaient un fort besoin de se connecter, 68,5 % avaient essayé de réduire leur consommation et 79 % de ceux qui avaient essayé étaient devenus plus nerveux.

        Donc on peut dire que la cyberdépendance fait partie des addictions dites “silencieuses” : elle ne se voit pas. Ce qui est intéressant, c'est que les accros au net recherchent la même chose que les usagers de drogues : le plaisir, des sensations nouvelles. C'est leur refuge.

        Mais attention il ne faut pas raisonner en nombre d'heures passées sur l'internet. Sinon, tout le monde pourrait être considéré comme dépendant - moi le premier ! Le danger survient lorsque l'internet devient le seul centre de préoccupation de quelqu'un, qu'il y a rupture avec la société réelle. Il existe alors un risque majeur de dépersonnalisation de l'individu qui va chercher un plaisir dans un monde virtuel. Se cacher derrière l'écran est sa manière à lui de refuser la réalité.

        Pour lutter contre cette “pathologie”, deux solutions opposées vous sont proposées : le traitement en ligne ou le sevrage. C'est le psychologue new-yorkais Yvan Goldberg qui a le premier, en 1995, mis un mot sur le mal : Internet Addiction Disorder ou trouble de la dépendance à l'internet. Très bonne idée, bientôt suivie d'un trait de génie : la création d'un site, l'Internet Addiction Support Group (http://www.rider.edu/users/suler/psycyber/psycyber.html), sur lequel les malades du web discutent de leur problème.

        Les cyberdépendants sont donc orientés vers des groupes de discussion ou se voient proposer des thérapies en ligne ! L'un de ces sites, Interholics Anonymous (http://www.apc.net/ia/indew.htm), fonctionne comme l'association des Alcooliques anonymes, avec les douze étapes classiques de reconnaissance de l'impuissance devant l'objet de la dépendance. D'autres sites offrent la possibilité de tester son degré de dépendance via un questionnaire (sur le site Psynternaute (http://www.psynternaute.com), la simple lecture des questions vous en dira long…).

        Pour finir, il ne faut surtout pas diaboliser internet. Il faut juste pas oublier que toute nouveauté comporte des risquesces. C'est sur les enfants que risques planent le plus. Il est important de leur enseigner les limites de cet outil, de leur apprendre à consulter les bons sites, comme on leur apprend à choisir les bons livres ou les bonnes revues.

        Test : êtes-vous cyberdépendant ?

        Êtes-vous un maniaco-dépressif du net ? Pour le savoir, calculez le nombre de fois où vous vous reconnaissez dans les situations suivantes. (Source des questions: psynternaute.com )

        -Vous vous sentez fréquemment préoccupé par l'internet, même quand vous ne surfez pas.

        -Vous ressentez le besoin de vous connecter de plus en plus souvent et de plus en plus longtemps.

        -Vous êtes incapable de maîtriser votre usage de l'internet.

        -Vous devenez irritable et tendu lorsque vous tentez de réduire ou d'arrêter votre temps de surf.

        -Vous surfez afin de fuir certains problèmes ou pour enrayer un début de déprime.

        -Vous cachez à vos proches l'importance de l'internet dans votre vie.

        -Votre usage de l'internet met à mal vos relations, menace votre travail ou votre carrière.

        -Vous continuez de surfer alors même que vous dépassez le budget de communications que vous vous étiez alloué.

        -Vous vous sentez déprimé, anxieux quand vous ne surfez pas.

        -Vous restez souvent en ligne plus longtemps que prévu.

        Vous vous êtes reconnu au moins quatre fois ? Alerte ! Vous souffrez peut-être de cyberdépendance. Et constituez donc une proie rêvée pour les psychiatres en ligne…

        Questions, commentaires ou encore suggestions face aux articles Multimédiaccès? Veuillez en faire part via courriel au infotech@nbnet.nb.ca.

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